Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désireux ; cependant il ne voulait pas, disait-il, se rendre au palais, s’il existait la moindre chance d’y rencontrer Trimbukjee. Quant à ce dernier, il se jetait dans les paroles évasives, et le peschwah n’osait prendre un parti décisif. Pendant ce temps, les personnes de la mission de Guickwar qui avaient accompagné Shastree se trouvaient dans une position fort critique ; ils s’acheminaient vers la présidence avec une escorte dévouée à Trimbukjee. Elle se révolta la veille de l’arrivée, et ne voulut pas aller plus loin jusqu’à ce qu’elle eût été payée. Le résident songea d’abord à envoyer des troupes anglaises à leur secours : c’était les dévouer à une mort assurée, aussi finit-il par adopter seulement le parti d’envoyer sa garantie pour l’argent que le chef de cette mission voudrait promettre. Ce dernier parvint par ce moyen à se concilier une partie de l’escorte. Le 20 août, apprenant que les troupes de nouvelles levées arrivaient de toutes parts, le résident déclara que, dans le cas où cette mesure ne serait pas suspendue, il se verrait dans l’obligation de faire venir à Poonah la force auxiliaire. Il s’était entouré pendant ce temps de témoins unanimes dans leurs dépositions sur les circonstances du meurtre. Des tentatives furent faites par le gouvernement mahratte soit pour éloigner ces témoins, soit pour les intimider. Le peschwah faisait, en outre, grand nombre d’objections aux instances réitérées d’Elphinstone, qui ne cessait de demander qu’on s’assurât immédiatement de la personne de Trimbukjee.