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rer par ses propres yeux de la présence du rajah ; voyant ces deux hommes ainsi occupés, il n’eut pas le moindre soupçon d’évasion. À peine, fut-elle connue, que le capitaine Brown envoya des détachements de cavalerie dans toutes les directions ; mais on ne put découvrir celle prise par le fugitif. Il se rendit d’abord à Hurye, ville à environ quarante milles au sud-ouest de Rychoor ; de là dans les montagnes de Mohadeo, où il fut tour à tour caché par plusieurs rajahs ses partisans. Après la saison des pluies, il put rassembler autour de son étendard en petit nombre des débris de l’armée de Bajee-Row. Il recommença dès lors à jouer un rôle passablement important, comme nous le verrons plus tard.

Le gouvernement de Nagpoor offrit une récompense d’un lac de roupies argent comptant, et d’un jaghire de 10,000 roupies de rente, à celui qui livrerait le rajah fugitif ; peu après, il porta cette récompense à 2 lacs. On comptait sur cette magnifique récompense pour séduire la pauvreté des montagnards qui lui donnaient asile ; mais on se trompa. En conséquence, le corps du colonel Adams se remit de nouveau en campagne. Les deux ministres du rajah demeurés dans les mains des Anglais furent transférés à Allahabad. Cette fuite d’Apa-Saheb devait ranimer pour un moment la guerre en donnant un chef et un drapeau aux mécontents, qui en ce moment se montraient fort nombreux.

Bajee-Row lui-même, après la bataille de Soonee,