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en pleine marche sur Nagpoor ; le peschwah le suivait avec toute son armée, ayant passé la frontière de la domination du nabob. Dans cet état de choses, le résident résolut à prendre des mesures énergiques ; il se décida à mettre le rajah aux arrêts, c’est-à-dire à s’assurer de sa personne. En conséquence, le 15 mars, il dépêcha une note à Apa-Sabeb ; des circonstances s’étaient élevées, disait-il, qui rendaient absolument nécessaire que le rajah se transportât à la résidence, et qu’il y demeurât jusqu’à leur entier éclaircissement. Dans cette note, le résident insistait fortement sur l’impossibilité de toute résistance, sur l’avantage pour le rajah de se soumettre sans qu’il fut besoin d’avoir recours à des mesures de force. Le rajah rejeta avec hauteur cette proposition. Par les ordres de Jenkins, un détachement de Cipayes, d’ailleurs désarmés, se rendit au palais sous les ordres du capitaine Brown ; celui-ci, tout en respectant l’appartement des femmes, parvint pourtant à s’emparer de la personne du rajah. Les deux ministres ses complices avaient été saisis de la même façon. Tous trois interrogés séparément d’abord, avouèrent à peu près l’existence du complot et la part qu’y avait prise chacun. Nagoo-Punt reprocha au rajah d’être la cause de sa ruine par son amour incurable pour l’intrigue ; il demanda une prison séparée. Au reste, la confession du rajah et celle de ses ministres étaient inutiles : aussitôt après leur arrestation, des preuves de l’intrigue tramée