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monde ne fût venu. Les ravages de la journée et ceux de la nuit furent horribles en effet. Au point du jour la plupart des tentes étaient enlevées, les arbres du voisinage déracinés, le bétail asphyxié, écrasé. Heureusement qu’une pluie abondante suivant de près la tempête, fit bientôt oublier ces désastres, en procurant enfin cette eau si ardemment désirée. Le 5, l’armée se remit en route, passa la Jumna, et arriva enfin à Agra.

Deux divisions de troupes irrégulières détachées par le général Lake dans le but de surveiller les mouvements de Holkar, avaient obtenu quelques succès. Le 29 mai, le capitaine Gardiner, à la tête de l’une d’elles, atteignit une place nommée Balloor-Kerry. Il apprit que Tantia, un des principaux partisans de Holkar, se trouvait campé dans le voisinage avec 3 bataillons d’infanterie et 5,000 chevaux ; sur ces entrefaites arriva la 2e division, commandée par le lieutenant Lucan. À la nouvelle de l’approche de ces troupes, Tantia rétrograda à six milles de là, et prit une forte position ; le capitaine Gardiner l’y suivit, résolu de le forcer à combattre. À peine fut-il en vue, qu’il essuya un feu vif d’artillerie. Le seul côté abordable de la position de l’ennemi était semé de ravines, rendant une attaque de vive force impraticable ; Gardiner fit cependant ce qu’il put pour s’en rapprocher. Mais avant que l’affaire ne s’engageât, il arriva un parlementaire envoyé par le chef des bataillons réguliers de Tantia ; celui-ci demandait