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point ; à l’ombre, la chaleur excédait souvent 130° du thermomètre de Fahrenheit. Le défaut d’eau ajoutait encore à toutes ces misères ; la mortalité s’était particulièrement attaquée aux porteurs d’eau, en raison de leurs fonctions, toujours pénibles, singulièrement périlleuses en ce moment. D’ailleurs le nombre des malades devenait un inconvénient plus grave encore que celui des morts. Derrière le corps d’armée principal s’allongeait à perte de vue une longue et profonde colonne de malades, le plus grand nombre n’atteignaient le corps d’armée que le soir, et quelquefois le lendemain.

Le 30 mai, l’armée, franchissant la dernière passe des montagnes, entra, sur une meilleure route que celle parcourue jusqu’alors. Elle passa par Bassabwar, Waer, situées sur la route de Jeypoor à Agra. Ce même jour, on enterra 90 Européens. « C’était chose triste, dit un témoin oculaire, que de voir notre route tracée par ces petits tertres qui couvraient les restes de tant de braves soldats échappés aux périls de la guerre pour devenir victimes du climat. » Le 1er juin, l’armée se sépara en deux divisions dans le but de hâter sa marche. L’infanterie, sous les ordres du major-général Fraser, resta à Pursoo ; la cavalerie, ayant à sa tête le commandant en chef, parvint jusqu’à Sangara, deux milles plus loin. Le lendemain de ce jour de séparation ; l’armée traversa un désert de sable aride d’une étendue de dix-huit milles. Une soif ardente dévorait les soldats, et l’on ne trouvait point d’eau. À la vue d’un