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se décida à rétrograder dans le but d’aller prendre ses cantonnements. Les troupes soufraient beaucoup de la chaleur, d’un vent brûlant propre à ce pays, et les animaux de trait étaient menacés de succomber tous faute de fourrages. La route à parcourir, fort mauvaise, fort difficile, passait d’abord à travers des montagnes, ensuite sur des sables arides. À Bajarow, le corps d’armée fut rejoint par un détachement venu d’Agra, et qui apportait de l’argent à l’armée ; on y apprit encore de fâcheux événements récemment arrivés dans le Bundelcunt. Le colonel Polwell étant mort, le commandement des troupes anglaises de cette province était échu au lieutenant-colonel Faucett. Ce dernier envoya un détachement de sept compagnies de Cipayes pour s’emparer d’un petit fort à cinq milles de Kooch, où lui-même stationnait. Le commandant de la forteresse lui fit proposer de rendre la place le lendemain, à condition que les Anglais cesseraient le feu. La proposition fut acceptée ; mais le perfide killedar profita de ce moment pour faire prévenir Ameer-Khan, qui se trouvait dans le voisinage à la tête d’une nombreuse cavalerie. Ce dernier, à la tête de quelques milliers de cavaliers, tomba à l’improviste sur deux compagnies de Cipayes et 50 hommes d’artillerie qui gardaient les tranchées. Pas un seul n’échappa ; l’artillerie en batterie fut enlevée tout entière. À la tête des cinq compagnies qui lui restaient, le capitaine Smith, commandant du détachement, fit sa retraite en