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lettre, la begum (ou du moins l’auteur de la lettre) faisait profession d’une ardente amitié pour Holkar ; exprimait de vifs désirs de lui voir obtenir un succès complet, lui donnait quelques avis sur la conduite de ses affaires, etc. Ce document tomba entre les mains du commandant en chef. Mais il avait été forgé dans la vue de créer de l’irritation contre la begum dans l’esprit des Anglais, puis de l’attirer au parti de Holkar. À peine, en effet, celle-ci l’eut-elle appris, qu’elle se hâta de désavouer ce document. Dans une lettre écrite par elle au colonel Ochterlony, elle se défendit avec beaucoup d’énergie. Elle ajoutait que depuis quarante années qu’elle se trouvait à la tête de son parti, qui que ce fut n’avait eu lieu de lui reprocher un acte de trahison. Elle concluait en demandant que des recherches fussent faites pour découvrir l’auteur de cette imposture.

Le 8 mars, l’armée quitta l’Indostan, en passant par Nunepoore, une autre passe des montagnes, puis atteignit Bamghur le jour suivant. Deux wackels de Holkar se présentèrent alors au général en chef, porteurs des lettres ainsi conçues : « L’amitié exige que, prenant en considération la longue intimité qui a existé entre moi et les Anglais, vous ayez égard aux représentations de mes wackels. En agissant de la sorte, vous ferez quelque chose de profitable et d’avantageux ; sinon je mets ma fortune et ma patrie sur les selles de mes chevaux, et plaise à Dieu que, de