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férents des autres races indoues, les Bheels ont des prétentions plus élevées que toutes les autres tribus à une antique origine. Suivant leurs traditions populaires, Mahadeo, malade et malheureux, était un jour assis, le cœur plein d’amertume, au fond d’une épaisse forêt. Tout-à-coup lui apparut une femme d’une merveilleuse beauté. À cette vue, la tristesse de Mahadeo se dissipa comme un brouillard du matin aux premiers rayons du soleil. Un commerce amoureux s’établit entre lui et cette femme, et il en naquit plusieurs enfants. L’un d’eux, qui dans son enfance se montrait d’un caractère turbulent et vicieux, tua le bœuf favori de Mahadeo, crime pour lequel son père le contraignit de s’enfuir dans les bois et les montagnes ; ses descendants ont été depuis stigmatisés par les noms de Bheels et Nishada, termes qui signifient sans castes. Les mêmes traditions placent la scène des premiers exploits des fugitifs dans les contrées d’Odeypoor et de Joudpoor. Poussés de là vers le sud par d’autres tribus, ils s’établirent dans les montagnes qui forment les frontières occidentales de Malwa et de Candesh, sur les rives sauvages et couvertes de bois de la Mahaee, de la Nerbudda et de la Taptee. Protégés contre leurs nombreux ennemis par les difficultés dont ce pays est hérissé, ils n’ont cessé depuis ce temps de l’habiter, se procurant leur subsistance en partie par leur industrie, en partie par des incursions sur le territoire de leurs voisins plus riches. Il existe parmi eux un corps