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cesseur de Bulwut-Singh, prit parti contre Dowlut-Row-Scindiah. Ce dernier ayant triomphé, une guerre acharnée s’ensuivit entre le chef mahratte et le rajah de Ragoogurh. Le colonel Jean-Baptiste, à la tête d’un corps considérable d’infanterie et d’artillerie, entreprit de nouveau la conquête de cette principauté au profit de Scindiah. Il choisit, pour attaquer, le moment des fêtes de Hooley ; on savait que pendant la durée de ces fêtes Jey-Singh et ses officiers se livraient sans réserve à leur goût pour les liqueurs fortes. Roogrungurh fut prise, et Ragoogurh assiégée. Jey-Singh, malgré des commencements si fâcheux pour lui, n’en montra pas moins une grande énergie. La guerre se prolongea long-temps. Jey-Singh finit par être chassé de ses États. Mais son courage survécut à sa bonne fortune ; il continua de faire de fréquentes incursions dans celles des possessions de Scindiah qui n’étaient point sur leurs gardes. D’ailleurs, il conserva dans l’adversité un caractère digne de sa naissance ; levant des contributions par les mains des officiers mêmes de Scindiah ; il s’abstenait de piller les individus. La totalité de ses forces montait à environ 5, 000 hommes, la plupart de sa propre tribu. Supérieur à Baptiste dans l’art de la guerre, il le réduisit plus d’une fois aux dernières extrémités. Bientôt la valeur indomptable du prince, ses prouesses personnelles, devinrent le sujet de toutes les conversations du peuple, de tous les chants des ménestrels. C’était un beau spectacle