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présumée de leurs habitants ; ceux qu’il avait le plus accablés de ses cajoleries furent le plus haut imposés. Il fit plus encore : bien que la maîtresse du nabob eût joui jusqu’alors d’un grand crédit, il ne craignit pas de s’attaquer à elle et de la faire assassiner au milieu d’une visite de cérémonie. Après cela, il jura solennellement n’avoir agi que d’après les intentions du nabob, qui lui aurait donné l’ordre de punir la conduite licencieuse de cette femme. Tout-à-fait à sa merci, le nabob n’osa le démentir. Mais les véritables motifs de Moorad-Mahomet ne tardèrent pas à être connus ; il s’empara de tout l’argent laissé par cette femme, et dont il connaissait le montant ainsi que les différents lieux de dépôt.

Moorad méditait sans relâche la ruine de Visir-Mahomet, dont la réputation toujours croissante excitait à la fois sa jalousie et ses alarmes ; mais toutes ses attaques contre ce jeune homme furent heureusement déjouées. Visir-Mahomet, envoyé contre les Pindarries avec des troupes inférieures en nombre, suppléa par sa valeur à ce qui lui manquait de forces ; il se fit aimer et admirer de tous. Doué d’une grande pénétration, il sur éviter tous les pièges que lui tendait le dewan. Ce dernier, effrayé du caractère hardi, entreprenant de son rival, fit venir un corps de Mahrattes pour pourvoir à la sûreté personnelle ; Visir-Mahomet, dès qu’il en fut instruit, se dirigea aussitôt sur Bhopal. Sans l’attendre, Moorad-Mahomet alla camper