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saient dans la balance à peu près autant qu’avait pu le faire dans son temps le vieux Hyder-Ali. Ils pouvaient disposer d’une force de 24, 000 chevaux, qui s’augmentait rapidement des troupes des princes voisins dont la solde était arriérée. Sans être réunis sous un seul chef, il y avait cependant parmi eux un esprit de concert qui donnait de l’ensemble à leurs opérations ; un homme supérieur s’élevant tout-à-coup parmi eux, pouvait les entraîner sans doute à de grandes entreprises. Ils ne manquaient pas d’analogie avec ces grandes bandes qui au xive siècle parcouraient l’Europe en tous sens ; mais l’organisation politique européenne, de nature à leur résister effectivement, ne permettait pas que ces bandes pussent prendre une forme et une consistance durables. Dans l’Inde, au contraire, c’était chose facile : sa constitution sociale se prêtait à ces naissances subites de grands États, ainsi que le prouvait l’exemple de Hyder-Ali et de Sevajee. Mais comment les Pindarries en étaient-ils venus là ?

Le nom des Pindarries apparaît pour la première fois dans l’histoire de l’Inde long-temps avant l’époque actuelle, mais c’est seulement dans les derniers temps qu’ils ont acquis de l’importance et attire l’attention. Les Pindarries qui firent les premiers établissements dans l’Inde centrale y furent introduits par les Mahrattes. Ghazee-u-Deen, qui commandait un petit corps de troupes sous les ordres de Bajerow (le peschwah),