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En ce moment, les dispositions de Scindiah à l’égard du gouvernement britannique n’étaient nullement hostiles. Le gouvernement anglais avait payé avec exactitude les 7 lacs de roupies qu’il lui devait ainsi qu’à quelques-uns de ses chefs, pour leurs jaghires dans l’Indostan, de plus il n’était intervenu en aucune occasion dans le système de conduite qu’il avait jugé convenable de suivre vis-à-vis de ses feudataires. Scindiah comprit dès lors qu’en cessant de s’attaquer aux alliés du gouvernement anglais, il pouvait poursuivre ses plans d’agrandissement dans toutes les directions ; or, cela suffisait à l’emploi de ses forces et de son activité. Cependant ce système de tolérance pouvait cesser d’un moment à l’autre ; les événements pouvaient décider les Anglais à adopter quelque autre système politique de nature à contrarier ses vues. Le voisinage, la vue des Anglais ne pouvait manquer de lui inspirer un sentiment de crainte d’autant plus prononcé qu’il sentait mieux son infériorité relative.

À l’époque de l’arrangement de 1805, des pillards et des bandits connus sous le nom de Pindarries, se réunirent, s’associèrent çà et là dans le nord de la presqu’île, sous différents chefs. Le gouvernement britannique ne donna d’abord que peu d’attention à ces associations ; il ne douta pas que, faute des liens de la religion et de la nationalité, elles n’arrivassent à se dissoudre promptement et d’elles-mêmes, que leurs débris n’allassent se perdre, c’est-à-dire s’incorporer dans les troupes