Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

formant en une seule division il en donna le commandement, avec le titre de colonel, à l’un des serviteurs favoris de Jeswunt-Row, Dherma-Kower, homme d’un esprit inquiet, remuant, ambitieux. À peine maître de l’armée, ce dernier conçut le projet de se saisir de l’autorité pour son propre compte. Prompt à l’exécution, il place des gardes à l’appartement de Jeswunt-Row, à celui de Toolsah-Bahé et des autres femmes de la famille ; puis interdit à Holkar et aux personnes de sa famille toute communication avec le dehors. Dans une proclamation publique, il ordonne ensuite aux membres du gouvernement, aux fonctionnaires publics, de remplir leurs devoirs comme à l’ordinaire. Connu pour homme de courage et de résolution, il eut d’abord un succès momentané. Mais le mécontentement ne pouvait manquer de naître de ces procédés violents. Toolsah-Bahé, Guffoor-Khan, Balaram-Seit, s’unirent contre l’usurpateur. Un usage singulier, propre à toutes les armées indoues, leur fournit le moyen de mettre le complot à exécution. Quand ils ne sont pas payés, les soldats indous s’emparent de leur chef ; et lui font subir ce qu’on appelle le derhna, c’est-à-dire qu’ils l’empêchent de boire, de manger, de se mouvoir, etc., etc. ; le même usage exigeant d’ailleurs qu’eux-mêmes se soumettent au traitement qu’ils infligent, il arrive d’ordinaire qu’un assez prompt arrangement ne tarde pas à survenir entre les deux partis. Aussi tout cela est-il vraiment de droit public. Aucune