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Seit. Tous deux cherchent Jeswunt-Row sans pouvoir d’abord le découvrir ; des lumières sont apportées, et on le trouve enfin qui s’efforçait de se cacher sous un vaste tas de vieux effets. La résolution est prise alors par ces deux grands fonctionnaires de lui ôter la liberté. Des hommes tout tremblants encore de son pouvoir passé l’arrachent de ce lieu, et le traînent dans un autre endroit du palais ; les femmes rentrent alors dans leurs appartements. Une grande force corporelle, dont se trouvait naturellement doué Jeswunt-Row, était alors augmentée de toute l’énergie factice que donne l’exaltation cérébrale : il fallut plus de 20 hommes pour en venir à bout. Mais bientôt, lui, dont tous les ordres, peu d’heures auparavant, étaient exécutés comme ceux du ciel, se vit lié, garrotté, chargé de chaînes et de cordes comme une bête sauvage.

Au point du jour, tous les officiers, tous les fonctionnaires apprirent les événements de la nuit. Aucun d’eux ne témoigna ni mécontentement, ni étonnement ; depuis long-temps tous comprenaient la nécessité de la mesure qui venait d’être prise. Le troisième jour après cet événement une lueur de raison brilla tout-à-coup à travers l’esprit troublé de Holkar. Il demanda qui l’avait garrotté, et pourquoi ; on le lui dit, et il répondit : « Vous avez bien fait, je dois avoir été vraiment insensé ; mais déliez-moi, traitez-moi avec douceur, et envoyez chercher mon frère Ameer-Khan. » Suivant la croyance populaire, un mauvais esprit hantant