Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

durbar de Poonah et celui de Scindiah, dans leurs communications avec le gouvernement anglais, prenaient un ton presque menaçant. Toutes ces circonstances donnaient à la guerre actuelle une plus grande importance, et devaient déterminer le gouverneur-général à la poursuivre avec une vigueur plus grande encore. Malgré ces débuts désavantageux, malgré tant d’échecs inattendus, lord Hastings n’avait jamais douté d’ailleurs que cette guerre n’eût en définitive une issue favorable. Anglais et Cipayes au service britannique avaient depuis long-temps perdu l’habitude de la guerre ; la nouveauté, l’étrangeté de la scène, l’aspect même de ces contrées montagneuses, toutes couvertes de forêts, commencèrent par les étonner. Leurs premiers revers contre des ennemis à demi barbares mêlèrent quelque crainte à cet étonnement ; la confiance en eux-mêmes ne pouvait manquer de leur revenir. D’un autre côté, la manière de faire la guerre aux Goorkhas ne pouvait donner d’inquiétudes sérieuses ; satisfaits qu’ils étaient d’avoir coupé un avant-poste, repoussé une attaque, détruit un détachement, l’idée ne leur venait pas de prendre une vigoureuse offensive sur une large échelle ; se réduisant volontairement à une pure défensive, ils laissaient de la sorte l’ennemi toujours libre de les attaquer où et quand bon lui semblait. Depuis Clive jusqu’à lord Lawrence, les Anglais, habitués à marcher délibérément à l’ennemi, à le voir s’enfuir, quelle que fût sa supério-