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l’engageaient à ne paraître qu’en habit de femme, plus d’accord avec son caractère que l’attirail des guerriers. La conduite de Bunghut-Sing fut plus tard mieux appréciée de ses compatriotes ; mais toutes les injures dont on l’assaillait en ce moment n’en manifestaient pas moins combien les Anglais étaient alors tombés dans l’opinion de leurs ennemis. Troublé de l’audace de ceux-ci, privé, dit-on, de ses conseils habituels, Marley, n’osant ou ne pouvant agir, prend tout-à-coup une résolution fort étrange. Il se dérobe à son armée, sans avoir prévenu personne, sans avoir remis son commandement aux mains d’un successeur. Lord Hastings, qui depuis long-temps hésitait à le remplacer, se hâta de le faire et désigna pour ce poste le major-général George Wood.

Les résultats de cette première campagne ne furent donc nulle part à l’avantage des Anglais. De leurs généraux, Ochterlony seul n’avait pas essuyé d’échec ; toutefois il n’avait pas obtenu d’avantages ; l’honneur de la campagne demeurait même à son adversaire. Le général Martindall essuya trois échecs, deux fois devant Nalapanee, un troisième devant Jythuck ; il perdit le tiers de son monde. La division de Gourckpoore recula devant l’ennemi d’une façon qui donnait à sa marche rétrograde l’aspect d’une retraite, presque d’une fuite. Enfin l’armée de Sarun, cette armée qui devait pénétrer jusqu’à Katmandoo, désertée de son général, affaiblie de la perte de deux détachements de 500 hom-