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tachement a perdu tout le terrain qu’il avait gagné ; il rétrograde jusqu’aux ruines du temple. L’infanterie qui s’y trouvait, composée pour la plus grande partie de Cipayes, à la vue de l’échec essuyé par les Européens, est elle-même saisie d’une terreur panique ; le major n’en peut tirer le moindre secours. Dès ce moment la retraite ne fut plus qu’une véritable fuite. Quant au major Richards, il avait fait un circuit de seize milles avant d’atteindre le point où il devait se rendre. À huit heures du matin, parvenu au pied de la montagne qu’il s’agissait de gravir, il arriva sans difficulté jusqu’au sommet, distant de 800 verges de Jythuck. Il occupa avec un détachement une grande cavité, située 300 verges au-dessous, et remplie d’excellente eau. Tous ces arrangements furent complètement terminés dans la matinée ; officiers et soldats commencèrent alors à s’étonner de ne rien savoir du major Ludlow et de son détachement.

Cependant Rungoor-Singh assembla toutes ses forces sur les glacis de Jythuck. Les Goorkhas s’avancent déterminément à l’attaque du sommet de la montagne occupée par les Anglais. La première décharge les disperse ; mais, se servant avec une dextérité merveilleuse des moindres quartiers de roches, des moindres plis de terrain, qui peuvent les protéger, ils font sur les Anglais un feu irrégulier, mais continu. Le temps se passe ainsi jusqu’à quatre heures. Les Goorkhas avaient chargé neuf fois et s’étaient vus repoussés tout autant. Le major