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à vivre comme les rajahs de la plaine au milieu de leur luxe et de leurs richesses. » Umur-Singh refusa en définitive d’avoir de plus amples communications avec les Anglais. Il n’indiqua jamais au général Ochterlony aucune disposition à traiter sur les bases proposées par celui-ci ; en même temps il écrivait au rajah, sous la date du 2 mars, une lettre qui fut interceptée. Après avoir accusé au rajah la réception de ses ordres, il faisait, dans cette lettre, un grand nombre d’objections aux conditions proposées. Selon lui, les Anglais n’étaient pas gens à se contenter pour long-temps de ce qu’ils demandaient alors ; s’ils paraissaient le faire, ce ne serait que dans le but de se réserver les moyens d’en agir à l’égard des Goorkhas comme jadis à celui de Tippoo. Cependant la cession qu’on nous demande, porterait, disait-il, en s’effectuant, un coup terrible à leur puissance. Umur-Sing consentait bien cependant à ce que l’on abandonnât les territoires disputés dans la plaine ; la conservation des districts montagneux n’en aurait pas moins laissé la route ouverte aux Goorkhas à de nouvelles conquêtes. Aussi était-ce là les limites de ses concessions. Puis il continuait :

« … À cette mesure je n’ai nulle objection ; je ne me sens aucune animosité contre ceux qui se chargeront de l’accomplir ; mais je me sens au contraire au fond du cœur une haine déclarée contre tous ceux qui nous poussent à une réconciliation avec les Anglais, ne consultant que leur propre intérêt, et