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tablir sa propre autorité sur les ruines des établissements européens. Il se flattait de devenir indépendant en détruisant leurs forteresses. Il espérait aussi pouvoir piller à sa fantaisie les vaisseaux qui font le commerce de ces mers.

Le 28 avril, le pavillon britannique fut arboré sur le palais du sultan avec un salut royal. Le même jour, Pangarang-Adipati, frère du sultan, invité par le commandant anglais à une conférence, fit connaître qu’il se rendrait à cette invitation. Ce prince passait pour avoir un caractère doux et modéré ; il s’était efforcé, disait-on, de dissuader le sultan du massacre des Hollandais, motifs qui faisaient désirer à Gillespie de le mettre à la tête d’un nouveau gouvernement. À son arrivée au lieu de la conférence, Gillespie alla le recevoir à la porte de la salle d’audience, pendant qu’on lui faisait un salut de dix-neuf coups de canon. Après quelques minutes d’audience publique, le prince et le général anglais passèrent dans un autre appartement, où s’ouvrit une longue conférence. Le prétendant ne pouvait qu’être promptement d’accord avec celui qui voulait le mettre sur le trône ; mais le caractère malais, plein de ruse et de fourberie, ne rendait pas facile la tâche de former un gouvernement. Les princes expulsés rodaient autour de Palimbang à la tête de quelques troupes. On apprit en outre que des armes en grande quantité étaient secrètement portées dans la maison de Pangarang-Adipati. Les gardes envoyés pour s’assurer du fait