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quête s’en fit sans difficulté ; mais l’impression qu’elle produisit sur l’esprit des Chinois arrêta tout-à-fait le cours du commerce. Les Chinois ne voulurent consentir à entamer des relations avec les nouveaux venus qu’à la condition que l’expédition s’éloignerait. Il fallut subir cette condition. Cette tentative pour faire un établissement permanent en Chine fut donc non seulement inutile, mais nuisible ; elle effraya les Chinois, et les remplit pour long-temps de défiance à l’égard des Anglais. La perte de Bourbon et de l’Île-de-France n’avait pas suffi à anéantir complètement la puissance française dans l’Orient. La conquête de la Hollande par la France, qui amena plus tard la réunion des deux pays, fit passer dans les mains de celle-ci la possession des îles à épices. Inutiles en ce moment pour la France, dont la guerre continentale absorbait toute l’activité, ces colonies pouvaient devenir fort importantes entre ses mains en cas de paix avec l’Europe. Ces considérations déterminèrent lord Minto à s’occuper de la conquête de Java, le plus considérable de ces établissements. On savait sa garnison composée seulement d’un très petit nombre de jeunes soldats récemment arrivés d’Europe et nullement acclimatés ; elle avait pour gouverneur le général de division Janssens, d’origine belge. Les préparatifs de cette expédition se trouvaient déjà en partie faits à l’époque du départ de lord Minto de Calcutta ; ils furent achevés pendant son séjour à Madras. À son départ de cette