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il fit reprendre ce projet d’une invasion en Égypte, remontant déjà au siècle de Louis XIV, mais qu’il créa de nouveau pour ainsi dire en le réalisant. On sait le mot singulier qu’il laissa échapper à propos du siège de Saint-Jean-d’Acre et de sir John Smith : « Cet homme m’a fait manquer ma fortune. » Aussi, même sur le trône impérial, l’Orient venait-il quelquefois se mêler à toutes ses préoccupations. En 1808, il envoya à la cour de Perse une ambassade dans le but d’établir une alliance qui lui permît d’attaquer plus tard les Anglais dans l’Inde. Justement alarmé de cette nouvelle, lord Minto résolut aussitôt une démarche analogue, afin de contre-carrer les projets des Français, de contre-balancer leur influence. Cette mission fut confiée au colonel, depuis sir Georges Malcolm, et ne pouvait être en meilleures mains. Le colonel Malcolm s’avança jusqu’à Aboushir ; mais, arrivé là, il ne put obtenir la permission de se rendre à Téhéran. Le shah voulait que la négociation fût d’abord ouverte avec son fils, vice-roi de Shiras. L’envoyé anglais déclina cette proposition. « La dignité de la nation anglaise, disait-il, ne peut permettre à son représentant de traiter dans une ville de province avec un simple dignitaire de l’empire, tandis que l’envoyé d’une autre puissance traite dans la capitale avec le souverain lui-même. » Ces représentations n’amenèrent néanmoins aucun résultat, et le colonel Malcolm n’eut plus qu’à s’en retourner à Calcutta. Lord Minto s’occupa tout aus-