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mortellement. La 3e brigade, commandée par le colonel Macau, reçoit l’ordre de tourner le flanc droit de l’ennemi ; sans hésiter, elle traverse le ruisseau, en colonne serrée, sous un feu très vif. Elle se déploie après l’avoir franchi, et charge délibérément ; mais la plus grande partie de l’artillerie ennemie se trouvait sur ce point ; des chaînes en liaient même, dit-on, les pièces les unes aux autres afin de multiplier les obstacles sous les pas de la cavalerie ennemie. L’infanterie mahratte, immobile, réservait son feu pour le moment où les Anglais ne se trouveraient plus qu’à quelques pas d’elle. Cachées par de hautes herbes, les batteries n’avaient pas été aperçues par les Anglais : elles se montrèrent par une décharge générale ; une pluie de mitraille, de bombes, d’obus et de boulets, tomba tout-à-coup dans les rangs de ces derniers. La cavalerie n’en continue pas moins la charge, décidée à surmonter ce danger par la rapidité de ses mouvements. Elle enfonce effectivement la ligne mahratte, se réforme, charge de nouveau. Mais les canonniers ennemis, qui ont trouvé protection sous leurs canons encore chargés, font une nouvelle décharge à bout portant. D’un autre côté, une partie des troupes mahrattes, retranchée derrière des charrettes, fait un feu de mousqueterie fort bien nourri. Après trois charges consécutives, la brigade anglaise se dispose néanmoins à en exécuter une quatrième ; mais elle reçoit l’ordre de rétrograder.