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nommé gouverneur-général, venant à toucher à Madras en ce moment même, donna son approbation aux mesures de mansuétude de lord William. Mais, dès la nouvelle de la mutinerie de Velore, la cour des directeurs avait pris le parti de rappeler ce dernier, et avec lui le général Cradock, M. Petrie devant remplir par interim la charge de gouverneur. Les honneurs inhérents à la charge de gouverneur, aux termes des lettres de la cour des directeurs, devaient être continués à lord William pendant tout le temps de son séjour à Madras ; il les refusa, n’étant point satisfait des termes de la lettre de rappel. Il était d’usage aussi que le gouverneur remplacé continuât les fonctions jusqu’à l’arrivée de son successeur, ou du moins jusqu’à son départ. En dépit de ces précédents, lord William Bentinck cessa immédiatement les siennes. Sir John Cradock hésita quelques instants à abandonner le commandement des troupes du roi, sur l’ordre des directeurs ; mais le conseil se croyait en droit de prendre telle mesure qu’il jugerait convenable pour le contraindre à l’obéissance ; il le fit savoir à sir John Cradock, qui se résigna à obéir. Un des griefs ostensiblement reprochés par les directeurs à lord William Bentinck, était son voyage à Calcutta. Ce voyage violait, dit-on, l’obligation imposée par le parlement aux gouverneurs, de ne communiquer entre eux que par l’intermédiaire des conseils. On lui reprochait encore l’emploi des militaires dans les fonctions