Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais lord Bentinck ne put accomplir ce projet : une révolte, éclatée tout-à-coup à Velore en 1806, le rappela à Madras avant qu’il eût visité le Malabar et Canara. Ce ne fut qu’avec beaucoup de répugnance qu’il abandonna ce projet. Il pensait que la présence du gouverneur devait être profitable en faisant une impression favorable à la fois sur les fonctionnaires secondaires et les administrés. Au reste, le rapport qu’il se proposait de faire lui-même le fut par M. Thackeray, qui conclut aussi à l’arrangement annuel et à la taxation directe du ryot par le collecteur. En 1808, ce mode de collection fut pourtant mis de côté ; on en revint à la taxation par village. Cependant le colonel Munro, et c’était la meilleure autorité qu’on put avoir, était pour la taxation annuelle. Le rapport de M. Thackenay, quoique fait en 1807, ne fut connu de la cour des directeurs qu’en 1810. Les opinions soutenues par lord William Bentinck et le colonel Munro avaient alors en leur faveur d’avoir passé par l’épreuve de l’expérience.

La forteresse de Velore, à la fin de la guerre avec Tippoo, en 1799, avait été fixée pour la résidence de la famille de Tippoo-Sultan ; elle fut au moment de devenir, quelques années après, le théâtre de fort graves événements. Le major-général sir John Cradock ayant pris possession de sa charge s’étonna de l’absence de tout code militaire, Il entreprit d’y suppléer, et ce fut l’objet d’un projet de recueil de lois, règlements, ordres du jour, etc., qu’il fit pa-