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fut envoyé par la Compagnie pour y établir une cour de justice. Dans cette occasion, comme toujours, lord William montra un grand esprit de modération et de conciliation. Un des membres proposés pour remplir des places de juges était supposé être demeuré très attaché au gouvernement français ; on prétendait qu’il n’avait voulu accepter cette place qu’à certaines conditions, etc. ; ce dernier démentit ces assertions, et offrit de prendre par écrit tous les engagements qu’on voudrait. Lord William s’empressa de refuser, ajoutant qu’il ne voulait d’autre engagement que la simple parole de ce magistrat.

En ce moment le système judiciaire et celui de la collection des revenus attirait toute l’attention du gouvernement. Dans le Bengale, le système des zemindars l’avait emporté ; des taxations permanentes avaient été formées avec cette classe de tenanciers. À Madras, la question était beaucoup plus compliquée, parce que les terres se trouvaient de natures plus diverses ; on distinguait les circars du nord, les anciens jaghires de la Compagnie, les terres sous l’administration directe de la Compagnie, les terres comprises sous la dénomination de territoire cédé ; etc. La cour des directeurs s’était montrée disposée, en 1786, à appliquer à Madras le système des baux alors pratiqué au Bengale. Le manque de connaissances positives, de renseignements certains, avait empêché d’arrêter un plan d’opérations uniforme. Dans les circars du nord, les zemindars étaient un obstacle invincible à toute