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et là. À l’horizon, des montagnes de sable donnaient l’idée d’une succession de vagues de l’océan qui auraient été tout-à-coup frappées d’immobilité. À chaque instant de nombreux phénomènes de mirage se jouaient de l’armée ; des rivières, des lacs, des forêts, imitaient la réalité de manière à tromper les gens les plus habitués à ce genre de merveilles. À la vue de ces lacs, de ces ruisseaux, qui paraissaient rouler une eau limpide, les soldats poussaient des cris de joie et battaient des mains. Impatients de s’y plonger, et de s’y désaltérer à longs traits, ils se précipitaient à grands pas de ce côté ; au moment de l’atteindre la vision disparaissait, les laissant dans l’étonnement et le désespoir :

Le colonel Burn, à la tête d’un détachement, avait été chargé de s’emparer de l’artillerie de Holkar ; ce but manqué il rejoignit l’armée à Rawseanah. Le 2 décembre, l’armée atteignit Ludheana, située sur les bords de la Suttlège, vis-à-vis une île formée par la rivière. Là elle fit une halte de deux jours ; puis un bataillon de Cipayes traversa la rivière en bateaux, et, parvenu de l’autre côté, protégea le passage du reste de l’armée qui le suivit. Le lendemain, après avoir campé à Kerenah, l’armée, continuant sa marche, arriva dans le Punjab, ou contrée des Cinq-Rivières. Ce pays était dans le meilleur état de culture, abondait des plantes et des végétaux qui se trouvent dans le reste de l’Inde. Pendant la durée de cette marche, la discipline la plus sévère fut observée par l’armée :