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même de surmonter. » Ce qui le frappa d’abord fut l’état délabré des finances. Il en écrivait, dès le 9 août, en ces mots à la cour des directeurs : « Le résultat de l’enquête que j’ai commencée n’a produit que les résultats les plus décourageants. Je suis persuadé qu’à moins que quelques promptes mesures ne soient immédiatement prises pour réduire les dépenses, il serait impossible de pouvoir recommencer une guerre avec Scindiah et les États confédérés avec lui. » La seule source d’économie qui se présentât à l’esprit de lord Cornwallis fut une réduction aussi considérable que possible dans les troupes irrégulières. Dans la dernière guerre, lord Wellesley, dans la vue de diminuer le pouvoir des Mahrattes, avait cherché à attirer au service anglais une bonne partie des troupes et des officiers au service de ces princes. Il réussit si bien, que le nombre de ceux qui passèrent au service des Anglais devint fort considérable, ce qui accrut la dépense dans la même proportion. Déjà lord Wellesley avait été obligé de la réduire. Cette dépense, élevée un moment à 580,000 roupies par mois, avait été plus tard réduite à 390,000 ; même à ce taux, elle parut excessive à lord Cornwallis : « Ces troupes, disait-il, seraient certainement moins formidables au gouvernement britannique en rase campagne que nourries de la sorte à ses dépens. » Cependant, pour les renvoyer, il fallait les payer. Lord Cornwallis eut recours à un expédient assez hardi : il retint l’argent que la Compagnie envoyait