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milles ; elle est beaucoup moindre aujourd’hui. Dans le voisinage de la ville moderne se trouvent encore de nombreux palais, de nombreuses maisons de campagne, appartenant jadis aux grands seigneurs de l’empire ; tristes vestiges d’une splendeur depuis long-temps éclipsée. Mais le grand monument de la ville moderne d’Agra est la forteresse d’Ackbarabad, renfermant le palais impérial, et de plus un grand nombre de beaux édifices : mosquée, arsenal, magasin, bains, fontaines, etc., le tout en marbre blanc. On citait encore certaines cascades artificielles d’un effet merveilleux. La construction seule du palais coûta, dit-on, 3,000,000 de roupies, un laps de temps de douze années, et consomma le travail journalier de mille ouvriers. Situé sur la Jumna, en forme de croissant, couvrant un terrain d’un mille de circonférence, il était bâti sur trois cours intérieures, les unes et les autres ornées d’élégants portiques et de vastes galeries. De ces cours, la première, entourée d’une colonnade de marbre vert, était réservée à la garde impériale ; les appartements publics de l’empereur donnaient sur la seconde : c’est la qu’il recevait les grands de l’État et s’occupait d’affaires ; la troisième enfin renfermait le harem et les appartements particuliers du souverain. La richesse de celle-ci surpassait encore celle des autres. Les jardins tout remplis d’autres merveilles d’art et de magnificence s’étendaient sur un vaste espace de terrain en arrière du palais.