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un de ces engouements qui lui sont familiers, se plaisait à en faire l’homme de la paix. On sait comme la fantaisie populaire est portée à personnifier les idées. En ce moment lord Cornwallis parut le seul homme capable de faire refleurir la paix dans l’Orient. Courbé sous les ans, glacé par l’âge, gémissant sous le poids des infirmités, étranger depuis long-temps aux affaires de ce pays, lord Cornwallis n’en sembla pas moins le remède à tous les maux de l’Inde. Il fut nommé gouverneur-général, et arriva à Calcutta le 30 juillet 1805.

Ce même jour, lord Cornwallis prit son siège au conseil, prêta serment, puis entra en fonctions. En rendant compte de ses premières démarches à la cour des directeurs, il disait : « Je trouve avec grand chagrin que nous sommes encore en guerre avec Holkar, et que c’est tout au plus si nous pouvons nous dire en paix avec Scindiah. En conséquence, je me suis résolu à me transporter immédiatement dans les provinces supérieures, afin de pouvoir profiter de l’intervalle que la saison pluvieuse amènera dans nos opérations militaires pour m’efforcer, si toutefois la chose est possible sans aucun sacrifice de notre honneur national, de mettre fin par des négociations à la situation actuelle. Il me semble que le plus brillant succès ne saurait nous apporter aucun bénéfice solide ; mais la continuation de cet état de choses ne saurait manquer de nous envelopper dans des difficultés pécuniaires que nous ne serions peut-être pas à