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duire la tête de colonne, atteint le sommet du bastion ; il déploie les couleurs britanniques ; mais au même instant il tombe frappé mortellement. Le major Menzi, qui tente de le remplacer, subit le même sort. La mitraille pleut du bastion voisin ; du haut des remparts roulent de grosses pierres, des balles de coton enflammées enduites d’huile et de poix, de la résine enflammée, des pots remplis d’artifice, dont l’explosion est terrible. Les soldats irrités de tant d’obstacles, redoublent d’efforts, leur courage s’exalte jusqu’à l’héroïsme, s’exaspère jusqu’au désespoir. Des Cipayes, désespérant du succès, se précipitent au milieu des ennemis, et se font tuer pour ne pas survivre à la retraite. Le colonel Monson reçut plusieurs blessures. Touché de tant de dévouement, après deux heures d’efforts inutiles, le général Lake donna l’ordre de la retraite, et les Anglais regagnèrent les tranchées épuisées et sanglants. Ils laissaient sur le champ de bataille 997 hommes.

Le général en chef ne jugea plus à propos de renouveler d’aussi terribles efforts. Une partie de l’artillerie était hors de service. Des détâchements furent envoyés pour chercher des vivres. Le 24, l’armée prit une nouvelle position au nord-est de Bhurtpoor, harassée vivement par la cavalerie de l’ennemi. Le siège fut converti en blocus ; mais on s’occupa des moyens de le reprendre avant peu avec une nouvelle énergie. La nécessité d’en finir devenait de plus en plus impérative. Des con-