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tion. On espérait voir le sommet s’en affaisser dans le fossé ; cette attente ne se réalise pas ; toutefois le projet d’attaque ne fut point abandonné. Le détachement chargé de l’exécuter consistait en tous les Européens, 2 bataillons d’infanterie indigène, 2 bataillons du 75e et du 86e, 1 bataillon de grenadiers et une compagnie de flanqueurs. Il se met en marche à trois heures de l’après-midi, sous les ordres du brigadier-général Monson. En passant devant le général en chef, cette troupe pousse de grands hourras. De tous les rangs s’élève le cri de vaincre ou mourir. La conduite de ces braves gens ne démentit pas ces paroles. Mais le bastion était fort escarpé, endommagé seulement au pied ; parvenus sur la brèche, les assaillants se trouvaient à couvert du feu des défenseurs, mais dans l’impossibilité d’en gagner le sommet. Les soldats montent sur les épaules les uns des autres ; ils fichent leurs baïonnettes dans la muraille, et, à l’aide de ces deux moyens, essaient de gravir. Ils sont renversés par de longues poutres et de grosses pierres qu’on fait rouler du haut du bastion. D’autres essaient de monter et l’aide de trous pratiqués par les boulets ; ne se présentant à l’ennemi qu’un seul, deux à la fois tout au plus, ils sont facilement renversés. Chacun de ceux qui tombent en entraîne plusieurs autres dans sa chute. Les assiégés, du haut d’un bastion voisin et qui n’a pas souffert, font un feu continuel. Le lieutenant Templeton, ce jeune officier qui s’était si noblement offert à con-