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Il reprocha surtout amèrement à M. Hastings d’avoir appelé à la collection des revenus un certain Devi-Sing, qui avait exhaussé les redevances dues par les indigènes bien au-delà de ce qu’elles auraient dû être légalement, et qui avait rempli Calcutta du bruit de ses cruautés. Il représentait M. Hastings, dans des vues d’avidité et de spéculation, l’encourageant, le soutenant de son crédit, peut-être l’inspirant de ses conseils. Il affectait d’identifier ce dernier à le considérer comme le complice, presque l’auteur des crimes qui lui avaient fait une si épouvantable renommée.

Un M. l’atterson ayant été député par la Compagnie pour examiner le sujet des plaintes qui remplissaient le Bengale, M. Burke donna lecture de son rapport, et ce fut le moment le plus terrible de cette séance. « Les pauvres ryots, ou cultivateurs, dit-il, ont été traités avec une inhumanité, une barbarie qu’il serait impossible de croire si elles n’étaient attestées par la Compagnie elle-même sur ses propres registres. Le digne commissaire Patterson, qui nous a transmis ces détails, aurait voulu, disait-il, pour l’honneur de l’humanité, pouvoir les cacher à jamais sous un voile impénétrable. Mais comme il avait été envoyé pour faire un examen impartial des faits, il dû faire son devoir, et entrer dans des détails cruels pour sa sensibilité, choquantes pour la vôtre. Toutefois vous écouterez son rapport dans le même esprit qui le lui a dicté. Les infortunés propriétaires, au moin-