Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’argent de la présidence devinrent plus pressantes, la répugnance du nabob à payer augmenta dans la même proportion. Au lieu de 9 lacs de roupies qu’il avait été impossible de lui faire payer pendant la paix, c’était maintenant les quatre cinquièmes de son revenu qu’il s’agissait de lui arracher. Les moyens que sir Archibald Campbell avait crus suffisants pour lui faire exécuter ses paiements étaient au contraire sujets à des lenteurs, à des complications sans nombre ; enfin tout-à-fait inefficaces.

De tout cela le gouverneur-général conclut à la nécessité d’assumer sur la présidence l’administration de la totalité des revenus du Carnatique. Il voulait d’ailleurs obtenir pour cela le consentement du nabob, si la chose était possible. Mais à peine ce projet fut-il communiqué à celui-ci, ou l’eut-il deviné, qu’il montra la plus véhémente opposition. À ce sujet, le gouverneur écrivait à la présidence de Madras : « Cette opposition ne nous a point surpris. Une multitude de gens se trouvent intéressés à ce que le prince conserve l’administration de ses États. Il n’y a pas lieu à s’étonner s’ils tentent tous les efforts possibles pour l’empêcher de céder cette administration, qu’il n’a pourtant d’abord reprise qu’avec répugnance. » Le 21 juin le gouvernement suprême déclara : « Que l’impossibilité d’obtenir à l’avenir la portion du revenu du nabob stipulée par ses agents, était désormais établie ; qu’en conséquence, le gouverneur et le conseil de Madras