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l’exécution d’un plan si bien conçu. En amenant sur le terrain une artillerie plus nombreuse, ce qui lui était possible, il eût probablement enfoncé les lignes anglaises, sinon le 2 septembre, jour de l’attaque, au moins le lendemain. Les Anglais, qui, depuis deux jours, n’avaient ni mangé ni reposé, n’auraient probablement pas opposé une grande résistance à une seconde attaque vivement conduite. Les général Medows, qui s’était mis en route pour marcher au secours de Floyd, serait arrivé trop tard ; et n’ayant avec lui que cinq bataillons dont deux seulement d’Européens, serait devenu lui-même une proie facile pour Tippoo. Le colonel Stuart n’aurait pas non plus évacué Palacatcherry sans difficulté. En recevant la nouvelle du mouvement de Tippoo, il s’occupa sur-le-champ de ses préparatifs pour un mouvement de retraite sur Cochin.

Le général Medows se mit en mouvement pour marcher au secours de Floyd ; au lieu de marcher sur Sattimungul, il se dirigea sur Vellerdi, bien que ce fût pas la route directe. Floyd le rejoignit, et après cette jonction tous deux rétrogradèrent sur Coïmbatore. Le colonel Stuart y arriva le 24 ; le 29, le général Medows, à la tête de toutes ses forces, se dirigea sur Sattimungul, dont Tippoo s’était emparé ; il se proposait de le forcer à combattre. Mais ce dernier ne voulait pas courir les chances d’une bataille, dont la perte eût transporté dans ses propres États le théâtre de la guerre, extrémité que tous ses efforts tendaient à éloigner.