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mettaient de respecter les propriétés particulières si la ville se rendait ; en cas de résistance, ils menaçaient de passer la garnison au fil de l’épée. Le gouverneur, énergique vieillard, répondit : « Dites à votre commandant que je ne saurais me rendre responsable envers mon maître de la reddition d’une place telle que Dindigul ; que s’il m’envoie une seconde proposition du même genre, je lui renverrai le message par la commodité d’un de mes canons. » Des batteries furent élevées, et après une canonnade assez vive pendant deux jours, l’assaut fut résolu pour la nuit suivante. La brèche était d’un accès difficile ; mais les munitions étant épuisées ; ce seul parti restait. Les troupes se présentèrent à l’attaque avec une grande bravoure ; elles firent de nombreux efforts pour pénétrer dans la place ; mais elles trouvèrent une résistance qui les força de se retirer. Il leur aurait été difficile peut-être de donner un second assaut. Aussi leur surprise fut-elle grande quand ils virent s’élever sur la place un drapeau parlementaire. La garnison, dont le courage ne répondait guère à celui de son commandant, effrayée de l’attente d’un second assaut, déserta en grande partie. Le vieux commandant, tout en faisant au colonel Stuart quelques uns de ces compliments ordinaires à la politesse orientale, lui dit : « Sans cette désertion, j’aurais attendu trois mois encore avant d’avoir l’honneur de vous rendre ma visite. » La brèche en effet n’était guère praticable ; et le reste des ouvrages de la