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À peine eut-il fait vingt milles que près de vingt-quatre caissons se brisèrent. On s’aperçut de plus qu’il manquait environ un millier de paires de bœufs pour le transport des grains et des munitions. Le général fut obligé de s’arrêter quelques jours pour attendre de nouveaux caissons de Tritchinopoly et tâcher de se procurer un supplément d’attelages de bœufs. Il se remit en route aussitôt que possible ; mais, soit que les bœufs fussent de mauvaise qualité, ou leurs conducteurs de mauvaise volonté, la marche de l’armée fut extrêmement lente ; elle faisait à peine trois ou quatre milles par jour. Cet espace parcouru, il fallait que les bœufs retournassent à l’endroit d’où l’on était parti pour chercher ce qui y était resté des vivres et des munitions. Les bœufs ne pouvaient en transporter qu’environ la moitié à la fois, faisant deux fois le même chemin que l’armée. Le général Medows mit ainsi vingt jours à se rendre à Caroor, quoique la distance ne fût que de soixante milles. À l’approche des Anglais, la garnison l’évacua. Le général s’y arrêta pour réparer les fortifications de la place. Il y établit un magasin de riz pour trente jours. Le 2 juillet, il se remit en route, se dirigeant vers Aravacourchy, place peu importante, occupée par un petit nombre de Polygars, qui la rendirent sans coup férir. Le 10, il arriva à Daramporam, qui fut trouvée déserte. Ce jour-la pour la première fois, on vit voltiger quelques centaines de cavaliers ennemis sur le front et les flancs