Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cert, le plus souvent jaloux les uns des autres, chacun ne visant qu’à son propre avantage, faciles à détacher individuellement de la ligue générale par la considération de quelque avantage particulier ; Le gouvernement de Mysore est donc organisé pour la conquête. Un tel caractère de vigueur lui a été imprimé par son fondateur, qu’il le retiendra long-temps encore, fût-ce sous le règne d’un prince faible ou mineur. Loin de là, la force du gouvernement des Mahrattes est soumise à des oscillations continuelles ; les différents membres de la confédération, tantôt lui donnent une force passagère par leur union, tantôt l’affaiblissent outre mesure par leurs discordes ; ajoutez à cela de continuelles divisions de territoire entre les enfants d’un des princes de la confédération, qui ne manquent jamais d’amener des dissensions souvent incalculables[1]. »

Les choses en étaient là ; mais, comme la plupart des grandes guerres, celle-ci commença par une espèce d’accident. Le 2 mars, des troupes du sultan et un détachement de l’armée du rajah se rencontrent ; ce dernier voulait éclaircir un bois qui se trouvait en avant des lignes. Les soldats de Tippoo s’y opposèrent, une légère escarmouche s’ensuivit. Tippoo, qui depuis long-temps maîtrisait à peine son impatience guerrière, cessa de se contraindre. Il

  1. Ces paroles étaient écrites long-temps avant que les événements eussent forcé les Anglais à renoncer à l’alliance de Tippoo. Elles renfermaient tout le germe d’une politique nouvelle.