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sa réponse à M. Holland il disait : « Je suis bien éloigné de donner mon approbation à la conduite tenue par le gouvernement de Madras dans les dernières circonstances. C’était pousser trop loin le zèle pour l’économie que de s’abstenir de préparatifs de guerre, après avoir souffert les plus grossières insultes qui puissent être adressées à une nation ; je pense, quant à moi, que chaque roupie de cette économie mal entendue en coûtera plus tard, avant peu peut-être, des lacs entiers à la Compagnie. Une chose m’affecte plus péniblement encore, c’est le sacrifice que vous avez fait en cette occasion de l’honneur national ; car vous avez souffert avec une inconcevable timidité que les États du roi de Tanjore devinssent la proie d’un insolent et cruel ennemi ; les devoirs les plus sacrés de la bonne foi et de l’amitié nous faisaient au contraire une obligation de les défendre[1]. » Lord Cornwallis se disposa dès lors à se rendre sur-le-champ à Madras ; il avait hâte de remédier autant que possible aux funestes conséquences de la faiblesse que venait de montrer cette présidence. Toutefois, le général Medows ayant été nommé en remplacement de M. Holland, lord Cornwallis changea de résolution ; il se détermina à laisser à cet officier la conduite de la guerre ; « guerre, écrivait-il ; qui n’était pas moins nécessaire pour venger l’honneur outrage de la nation que pour pourvoir à la sécu-

  1. Du 30 mars 1790.