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dras. Dans ces lettres, il protestait de son désir de la paix ; ce qui venait de se passer, il l’attribuait à un mouvement de ses troupes dont la colère avait été excitée, selon lui, par les bravades de quelques détachements de Travancore, et qu’il n’avait pu maîtriser. Il s’étendait encore en protestations de dévouement pour les Anglais, et parlait longuement de son sincère désir de se maintenir en bonne intelligence avec eux. Le gouverneur de Madras n’était pas fort éloigné de croire à la vérité du langage de Tippoo ; il envoya ces lettres à lord Cornwallis comme témoignage des intentions pacifiques de Tippoo. Il lui écrivait en même temps en ces termes : « Autant que j’en puis juger, ce n’est pas l’intention de Tippoo de rompre avec la Compagnie. Probablement il s’est senti offensé par la conduite de notre tributaire le rajah de Travancore. C’est à votre seigneurie qu’il appartiendra de décider jusqu’à quel point la conduite qu’il a tenue se concilie avec le respect qu’il devait à notre gouvernement et au droit des nations. J’avoue que la question me paraît d’une grande importance ; et d’après les dernières lettres de Tippoo il y a, ce me semble, toute raison de penser qu’il sera disposé à entrer en négociation pour l’ajustement des points en litige[1]. »

Mais lord Cornwallis comprit que le temps des lenteurs et des délais était désormais passé. Dans

  1. Lettre de sir John Holland, gouverneur de Madras, 12 février 1790.