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jusqu’à présent aucune plainte n’avait eu lieu au sujet de l’asile qui leur avait été accordé ; que néanmoins, jaloux comme il était de prouver à Tippoo ses dispositions amicales, il allait les éloigner. Le rajah ajoutait que les forts et le territoire achetés par lui aux Hollandais leur appartenaient bien réellement ; qu’ils ne dépendaient en aucune façon du tributaire de Tippoo ; enfin que le terrain traversé par ses lignes (les deux districts) lui avait été cédé en toute propriété par le rajah de Cochin long-temps avant que ce rajah ne se fût constitué vassal du royaume de Mysore.

Tippoo ne fit aucune réponse à ce message ; mais le 24, il prit position à quatre milles seulement des lignes, et là commença à élever des batteries. Le 29, profitant habilement d’un passage négligé, mal gardé, il les tourna par leur droite. Une partie de ses troupes s’introduisit dans leur enceinte même ; mais elles n’eurent ni le temps de se réformer, ni d’ouvrir un passage au reste de l’armée, ni de prendre elles-mêmes une bonne position ; attaquées vigoureusement par les soldats du rajah, elles prirent la fuite en désordre ; traversèrent de nouveau le fossé, et laissèrent bon nombre de morts sur le champ de bataille. Tippoo avait conduit lui-même cette attaque, il ne s’échappa qu’avec difficulté, et grâce à la vigueur de son cheval. Encore tout couvert de la poussière du combat, à peine rentré dans sa tente, il s’occupa tout aussitôt de préparer deux lettres pour le gouverneur de Ma-