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part et d’autre pour décider le point en litige. Lord Cornwallis proposait que la vente du territoire par les Hollandais fut annulée s’il devenait prouvé que le territoire vendu appartînt réellement au rajah de Cochin ; que, dans le cas contraire, c’est-à-dire dans le cas où il appartiendrait réellement aux Hollandais, la transaction fût confirmée.

Cependant à la fin d’octobre l’armée de Tippoo était campée dans le voisinage de Palgaut. Le rajah s’attendait à une attaque d’un moment à l’autre. Le 14 décembre, Tippoo se trouvant à vingt-quatre milles de la frontière de Travancore, sa cavalerie légère si approcha jusqu’à la distance d’un mille des lignes. Le jour suivant, un messager se présenta devant le rajah, porteur d’une lettre où Tippoo exposait ses exigences ; ce dernier commençait par demander au rajah l’extradition de quelques sujets mysoréens réfugiés sur le territoire de Travancore ; arrivant ensuite à l’affaire principale, il répétait encore une fois que les Hollandais avaient vendu ce qu’ils n’avaient pas le droit de vendre ; Cranganore était à lui, disait-il, non au rajah. En conséquence, il sommait celui-ci d’en retirer toutes ses troupes, il exigeait encore la démolition de la partie de ses lignes qui traversait le royaume de Mysore, c’est-à-dire les deux districts dont nous avons parlé. Le rajah répliqua que les Mysoréens fugitifs dont Tippoo réclamait l’extradition étaient de ses parents ; que les griefs dont il se plaignait remontaient déjà à plusieurs années ; que