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gouvernement de Madras ; de son côté, n’inclinait pas moins à la paix ; c’est dans ce sens qu’étaient conçues toutes ses dépêches au rajah de Travancore.

Après diverses démonstrations sur Granganore, Tippoo se retira sans avoir rien tenté. Il prit position à Palacatcherry et Coïmbatore, où il se proposait de demeurer jusqu’à la fin de la mousson. Les premières opérations de Tippoo, suivant toute probabilité, devaient être dirigées contre les deux forts hollandais ; une fois en possession de ces deux points, rien ne lui était plus facile, en effet, que d’envahir tout le territoire de Travancore, Dans ce cas il devenait difficile, impossible pour mieux dire, à un détachement anglais au service du rajah de se retirer. Les troupes mysoréennes entouraient Tellicherry. Quelques uns de leurs postes avancés n’en étaient éloignés que d’une portée de fusil. Le commandant de Tellicherry écrivait à la présidence qu’il était comme bloqué par Tippoo ; ce dernier ne laissait effectivement passer aucun des convois qui se présentaient pour entrer dans la place. Alors recommencèrent de nouvelles négociations, de nouvelles explications entre Tippoo, le rajah et la présidence de Madras. Le sultan ne manquait pas de bonnes raisons : il disait que le fort de Cranganore avait été bâti sur un territoire qui lui appartenait, puisqu’il appartenait au rajah de Cochin ; que les Hollandais avaient payé une rente pour ce terrain, comme les autres tributaires ; qu’en conséquence, en