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Delhi était encore une colonne appelée le Cutab-Minas, surpassant en élévation celle de Trajan et d’Antonin à Rome, celle de Théodose à Constantinople. Construite en granit d’un grain très fin, elle est couverte, de sa base au sommet, de versets du Coran, si bien gravés, qu’ils ont résisté pendant six siècles à tous les outrages du temps. Quatre galeries, la première à 90 pieds du sol, la deuxième à 140, la troisième à 180, la quatrième à 203 pieds, l’entourent ; à cette dernière hauteur, la colonne s’arrondit en dôme, et le marbre blanc succède au rouge jusqu’à son sommet terminé par une majestueuse coupole où reparaît cette dernière couleur. Un escalier construit en spirale conduit de la base au sommet de la colonne. Cette colonne ainsi qu’une autre (cette dernière parvenue seulement à 60 pieds de hauteur) avaient pour destination de servir d’ornement à l’entrée d’une grande mosquée élevée sur les ruines d’un temple indou. Dans l’esprit de son fondateur, cette seconde colonne était destinée a devenir un symbole éclatant du triomphe du culte de Mahomet sur la religion de Brahma ; mais à peine en voit-on çà et là quelques ruines, à quelques pas desquelles gît l’auteur de cet ambitieux dessein. Les Anglais purent encore admirer le célèbre observatoire, appelé Gentur-Muntur, élevé dans la troisième année du règne de Mahomet-Shah par Jeysing, rajah d’Ambhera, fondateur de la principauté de Jaypoor, à environ deux milles de la ville. Tout interrompu qu’il a été, cet observatoire