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de galeries de marbre blanc, surmonté chacun de légers pavillons octogones de la même matière ; on y montait par un escalier intérieur en forme de vis, de 130 marches d’un pied de haut chacune. La vaste plaine où se trouvaient semés les débris de l’ancienne Delhi se montrait de là tout entière aux yeux du spectateur, s’étendant bien au-delà de la Jumna. Une colonnade voûtée, ornée, de distance en distance, de pavillons octogones, supportait tout l’édifice.

Parmi les ruines de l’ancienne Delhi, on remarquait encore celles d’une magnifique mosquée bâtie par Ferozee ; celle d’une autre mosquée qui servit de modèle à Timour pour en construire une semblable dans son village royal de Samarcande ; enfin un mausolée de marbre blanc, élevé par Humayoon, et visible au loin par un immense dôme de marbre blanc. Ça et là, autour de ces ruines, se retrouvent encore de nombreux tombeaux, car c’était un des lieux de sépulture habituels aux dignitaires mogols. Parmi eux il en est un auprès duquel les Indous ne passent jamais sans lui donner quelque marque de vénération : c’était celui d’une fille de Shah-Jehan, Jehanazah. Célèbre dans tout l’Orient par sa beauté et son esprit, elle le fut encore, par son dévouement filial. Sa sœur Boxanore étant devenue un instrument des ambitieux et parricides projets de leur frère Aurengzeb, avec lequel elle s’était liguée, Jehanazah ne voulut point quitter son vieux père. Enfermée avec lui dans le château d’Agra,