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que où les cessions auraient été effectuées. Alarmé des dispositions de Tippoo, le rajah de Travancore demandait des secours aux Anglais ; mais en ce moment ceux-ci avaient renoncé à la guerre, ou du moins voulaient l’éviter le plus long-temps possible. Le conseil suprême se bornait à recommander à la présidence de Madras d’éclaircir le point de droit, de ne songer toutefois à défendre le rajah que dans le cas où les prétentions de Tippoo seraient tout-à-fait sans fondement ; dans ce dernier cas même, de tout faire pour arriver à un arrangement amical. Ce conseil écrivait à Madras : « Les deux districts et les deux places dont il s’agit peuvent être d’une grande importance pour la défense du territoire du rajah de Travancore ; mais cela ne saurait être mis en balance avec les sérieuses conséquences d’une guerre avec Tippoo. Nous n’en sommes pas moins convaincus, cependant, qu’une basse soumission à l’insulte, à l’offense, deviendrait une politique dont les conséquences ne pourraient manquer de nous être fatales. » Le gouvernement suprême mettait le comble à sa prudence par l’injonction de ne point attaquer Tippoo, même dans la supposition où celui-ci aurait déjà pris possession de Cranangore et de Jaycottah. Il voulait qu’on attendit quelque nouvelle tentative contre les possessions du rajah de Travancore. Alors seulement, le gouvernement de Madras était autorisé à considérer la conduite de Tippoo comme une déclaration de guerre, et à agir en conséquence. Le