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sécutés par Yazud. J’ai été voué au malheur dès ma naissance ; la grandeur et la richesse ont été ma ruine. Que Dieu en soit loué ! elles se sont évanouies. Un jeune Afghan a coupé dans sa racine l’arbre de ta postérité, ô Timour ! En qui puis-je me confier maintenant si ce n’est au Tout-Puissant ? Grands sans doute ont été mes péchés, et juste la punition que Dieu m’a infligée ; cependant je me confie dans son pardon. Un serpent que je chérissais m’a trompé et frappé au cœur ; mais sa récompense a été prompte. Pendant cinquante années, j’ai pourvu à la nourriture de mes enfants ; mais voilà que je suis devenu moi-même un mendiant. Mogols et Afghans m’ont trompé ; ceux qui se trouvaient attachés à moi par les liens de l’obéissance les ont brisés pour se joindre à mes ennemis ; ceux qui m’ont juré fidélité ont été les premiers à précipiter ma ruine. Mes femmes et mes filles, belles comme des anges, m’ont été enlevées, excepté la tendre Mebaruc-Mahul. Les Anglais et Azuf-ul-Dowlah (le visir de Oude) s’étaient dits mes amis, et pourtant eux aussi m’ont abandonné. Le roi de Caboul recherche mon alliance ; puisse-t-il arriver promptement à mon secours ! Madajee-Scindiah est ma seule espérance ; il est prêt à venger mes affronts. Mais tandis que je déplore de la sorte l’abandon des peuples et des princes, tandis que je suis tombé dans un abîme de ténèbres, je me laisse consoler par l’espérance ; je me flatte encore qu’un jour il me sera donné de sortir de cette affliction pu-