Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/522

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droite, des Anglais ; elle est immédiatement repoussée. Au même moment le général Lake pivote sur son aile gauche, enfermant les fuyards entre l’armée anglaise et la rivière. La déroute des Mahrattes, que les officiers français font de vains efforts pour rallier, devient alors définitive ; on n’en voit bientôt plus un seul sur le champ de bataille. Du haut des murailles de Delhi, un grand nombre de spectateurs contemplaient cette bataille, d’où dépendait la destinée de l’empire.

L’armée anglaise était demeurée sous les armes sans prendre ni repos ni rafraîchissement seize heures entières, c’est-à-dire depuis trois heures du matin jusqu’à sept heures du soir. L’ennemi était nombreux, assez bien discipliné, bien posté ; aussi cette journée où de grands obstacles furent vaincus, doit compter parmi celles qui font le plus d’honneur aux armes britanniques. La perte de Scindiah se monta à 3,000 hommes tant tués que blessés, celle de l’armée anglaise à 409 hommes ; 68 pièces de canon et 61 caissons, plus deux caissons chargés d’or et d’argent, tombèrent au pouvoir de ceux-ci. Les canons de fer sortaient de fabrique européenne ; deux pièces de bronze, ainsi que les mortiers et obusiers, avaient été coulés dans l’Inde. L’armée anglaise campa sur les bords de la Jumna, en face de la ville de Delhi, dont les hautes tours et les murailles crénelées se dessinaient à l’horizon. Officiers et soldats ne quittaient pas des yeux la ville impériale, désormais prix assuré de leur vic-