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protégeant leur grand établissement de Cochin ; ils faisaient partie des lignes de Travancore dont ils formaient l’extrémité maritime. Le rajah les regardait avec raison comme de la dernière importance pour la défense de ses lignes. Ces deux forts avaient été dans l’origine cédés par le rajah de Cochin aux Hollandais, qui eux-mêmes les avaient cédés depuis lors au rajah de Travancore. Ils craignaient de n’être pas en mesure de les défendre contre un voisin tel que Tippoo.

Dès l’année 1788, Tippoo, dans une conférence avec le rajah de Cochin, laissa percer l’intention de redemander les deux districts jadis détachés. À cette conférence Tippoo fit encore des protestations contre la cession des deux forts de Cranganore et de Jaycottah ; il contestait au rajah le droit de l’avoir effectuée. Selon lui, la principauté de Cochin était tributaire, vassale du royaume de Mysore ; en conséquence aucune portion du territoire n’en pouvait être légalement aliénée, sans le consentement du souverain de ce dernier pays. Tippoo se croyait ainsi parfaitement fondé en droit à reprendre ou à réclamer soit les districts, soit les forts cédés par les Hollandais. Le gouvernement de Madras, dans le but d’enlever à Tippoo ce motif de guerre, avait lui-même pressé le rajah de Travancore d’annuler ces diverses transactions ; ce dernier avait résisté. La question de droit était au fond de savoir si le rajah de Cochin était déjà ou n’était pas encore tributaire, vassal de Mysore, à l’épo-