Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/517

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

retirer avec sa famille, ses propriétés et sa suite, à Lucknow, sous la protection d’une escorte britannique ou de sa propre garde. Accédant bien volontiers à cette requête, qui le délivrait d’un ennemi susceptible de devenir redoutable d’un moment à l’autre, le général Lake permit à Perron de se faire escorter par des troupes qu’il choisirait lui-même. Un officier anglais se rendit en même temps à la frontière pour le recevoir et l’accompagner jusqu’à Lucknow. Le général Lake expédia en outre en tous lieux l’ordre de recevoir le général français avec tous les égards convenables à son rang sur toute l’étendue du territoire de la Compagnie ou du nabob visir. Plusieurs petits princes, délivrés du joug où les tenait Perron, se montrèrent de ce moment décidés à s’allier promptement aux Anglais contre les Mahrattes, dont ils détestaient le joug. D’autres qui au fond du cœur inclinaient pour Scindiah n’osèrent pourtant se déclarer. On attribua la démarche de Perron à la crainte que la chute d’Allighur ne le perdît dans l’esprit de Scindiah et ne lui fût fatale. Il savait de plus qu’un successeur, nommé pour le remplacer dans son commandement, était déjà en chemin ; enfin la défection de quelques uns de ses principaux officiers était devenue imminente. Quoi qu’il en soit des motifs de cette résolution, les conséquences en furent d’une immense importance pour les Anglais ; elle acheva de ruiner l’influence française dans cette partie de l’Inde. Deux autres officiers européens, MM. Beckett et