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tour percée de meurtrières ; un feu très vif, partant d’un bastion voisin, ne les arrête pas ; ils tournent une demi-lune de forme circulaire, et se dirigent vers une seconde porte, qui donne entrée dans la première enceinte de la place. Le désordre et le tumulte qui se sont mis parmi les assiégés lui en livrent facilement la possession. Ayant franchi de même deux autres enceintes ; ils arrivent enfin devant la dernière, c’est-à-dire devant le corps de place lui-même. La porte résiste d’abord à tous leurs efforts ; mais le major Macleod parvient à gagner le rempart, la résistance s’affaiblit graduellement, et la forteresse, imprenable jusque là, devient enfin la proie de l’ennemi. Les assiégés s’efforcent de fuir, mais c’était chose difficile ; aussi sont-ils massacrés en presque totalité auprès des portes, qu’ils essayent vainement d’ouvrir. La perte des Anglais fut de 200 et quelques hommes, celle de l’ennemi de 2,000. Le commandant de la place, le colonel Pedron, fut conduit au général Lake ; c’était un vieillard, à barbe et à cheveux blancs, ayant pour costume une tunique grise, avec des galons et des épaulettes d’or. Sa défense, fort brillante, suivant toute probabilité, eût été couronnée de succès, si l’officier anglais dont nous avons parlé n’eût montré la route au colonel Monson. Dans la soirée, on enterra avec les honneurs de la guerre, à la tête de leurs corps respectifs, les braves officiers qui avaient succombé dans l’action. Le général Lake avec son état-major accompagna